La figure du passant, anonyme et pourtant familière, habite le quotidien de nos villes. Dans les situations de proximité qu'engendre la vie urbaine, elle conserve sa distance, peut-être même son inaccessibilité. Elle forme le paysage de nos jours dont l'horizon, mobile et changeant, ne perd rien de son pouvoir de réassurance.

 

Les passant.e.s, ce sont des corps, des visages qui portent la trace de ce qui les traverse. Ce sont des regards tendus vers l'extérieur ou tournés vers leur intériorité. J'aime saisir ces manifestations de regard. La manière dont ces visages sont affectés par ce qu’ils voient, qu’il s’agisse des images du dehors, les événements du monde, ou de celles du dedans, pensées et souvenirs.

 

Ces visages, dans leur multiplicité, nous disent aussi quelque chose de la vie humaine : nous sommes tous de passage. Nous sommes tous des passant.e.s.